on pense donc on est..

12 août 2006

Ce matin, étant au boulot et n’ayant pas grand-chose à faire, pour ne pas dire, rien à faire !! Je me prends à penser. Vous allez me dire que ça m’arrive relativement souvent, c’est de toute façon une chose normale que de penser. Ce matin mes pensées m’ont conduit vers le bout de mon nez, puis vers mon nombril. Etonnant non ? Et pourtant !Je me disais, avec l’aide d’une chanson de Julien Clerc, « Utile », entendue ce matin, qu’effectivement à quoi servait on sur terre, dans notre petite vie, si on est utile à rien, ou à pas grand-chose. A quoi servirait il d’être sur terre si c’est pour penser qu’à soi, pour ne voir que son nombril, et surtout pas plus loin que le bout de son nez. Vous voyez maintenant pourquoi mes pensées m’y ont conduit.

J’ai pris conscience que je suis utile, j’ai cette chance, peut être d’en être conscient. Je suis utile en fait à plein de gens, et cela me ravit, parce que ça ensoleille ma vie. Je vous ai déjà dit, que d’un point de vue professionnel, j’ai tout à fait rater ma vie, ma vocation, ou plutôt mes vocations, mais bon, il faut bien assumer, maintenant c’est pas à mon age que je vais pouvoir changer de voies, alors je vais, bon an mal an, vers la retraite…. Qu’est ce que c’est con de dire ça !!! À mon age !! J’ai quel age déjà ? 46 ou 47 ? Je sais plus.. Ah si… et oui c’est con de dire ça à mon age, mais qu’y puis je ? Quand on n’aime pas, on n’aime pas. Je disais donc que j’avais conscience que j’étais utile, ce qui n’était pas le cas, il y a encore peu, et c’est sans doute ce qui fait que je suis toujours prêt à relever les défis de la vie, à me battre pour telle ou telle cause, pour défendre mes opinions, pour aimer, pour ne pas aimer. Je pourrais être sans saveur, être lisse, banal, rien de plus qu’un quidam qui passe dans la vie, non je suis utile. Bien sûr la première chose qui vient à l’esprit lorsque l’on dit ça, c’est le mot « Famille ». Effectivement je suis utile à ma famille, comme elle est utile pour moi, mais est ce toujours là l’essentiel ? J’aurais tendance à dire oui, mais j’émets quelques réserves tout de même, pour ne pas trop éloigner le reste. En fait, la famille s’est toujours présent autour de soi, et on sait le rôle qu’on y joue, et inversement. Et il y a le reste autour, et c’est peut être justement à l’extérieur qu’on souhaiterait être utile. Psychologiquement ça pourrait peut être s’expliquer par le fait qu’on a un désir de reconnaissance absolue, qu’on dise de vous tout simplement que vous êtes quelqu’un de bien, justement par votre aisance à être présent quand on a besoin de vous, ou à œuvrer pour le bien être de quelqu’un ou pour une cause, et cela toujours à l’extérieur de la famille. La famille, est toute acquise à nous, je parle de famille « normale », avec le vrai sens du mot famille, bien évidement, il y a des tas de familles déchirées qui ne rentrent pas dans ce « créneau », et justement là, le besoin d’être utile doit être encore plus fort j’imagine, pour les membres de ces familles. Où en étais je ? Oui je disais que la famille nous est toute acquise à ce qu’on est. On nous accepte tel que l’on est, ce qui n’empêche pas les divergences d’opinions et heureusement, le dialogue. Mais le plus difficile est d’être reconnu à l’extérieur, et d’être apprécié, d’où le désir d’être utile. N’ayant pas ce soucis, vous me demanderez – « et ben alors pourquoi tu nous ponds cet article ? » Et à ça, je n’aurais qu’une réponse – « Je ne sais pas ». Vraisemblablement le doute, toujours et encore. Suis-je vraiment utile ? A la lecture de vos coms, je pourrais dire que oui, même si certains les ont désertés, peut être agacé par mes propos, après tout c’est fort possible.

Je crois que notre nature profonde ne changera jamais, on naît un jour, et si notre destin est d’être angoissé, et bien on y sera tout le temps, jusqu’à notre mort. J’ai toujours été un faux « j’m’en foutiste », me planquant derrière ça, pour éviter de montrer au grand jour, mes angoisses perpétuelles de la vie. J’en suis à me demander comment je ne me suis pas fait d’ulcère avec toutes ces putains de maux de ventre que j’ai pu me taper uniquement par angoisse ! J’arrive dans ma 48eme année, et je constate que je suis toujours en vie, en bonne santé, entouré, et malgré ça, j’aurais toujours des angoisses.

Au moins si il y a une chose qui aura été utile, c’est mon « truc » ( aux nouveaux, je dois préciser que je n’aime pas le mot blog, dont je l’ai toujours remplacé en ce qui concerne le mien par truc ) je sais c’est ridicule ! Oui il aura été utile, car il m’aura permis de dire des choses sur moi, que jamais je n’aurais pu « évacuer », et puis il m’aura permis de faire des rencontres formidables avec des gens formidables de tout age de tous milieux sociaux, de partout. C’est super non ? Et bien à ces gens là, peut être aurais je été également utile.. Pourquoi peut être ?

Quand je vous disais que j’étais un angoissé perpétuel !!